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Dans les clauses du traité d'armistice du 21 juin 1940, le vainqueur concédait à la France le maintien d’une armée de cent mille hommes, en principe vouée au maintien de l’ordre intérieur, et implantée en zone non occupée. Cette petite armée, dite d’armistice, allait entretenir le culte de la revanche, notamment par le camouflage des matériels et par la préparation de la mobilisation contre l’occupant.
A sa dissolution, en novembre 1942, les meilleurs de ses cadres partent dans les maquis pour y organiser la résistance militaire, à l’instar du commandant Vallette d’Osia, des capitaines Anjot et Godard, du lieutenant Morel (1), du commandant de Reyniès, des capitaines Bulle et Tanant (2), du commandant Lassale, des capitaines Le Ray et Costa de Beauregard, ou du lieutenant Poiteau (3) ou bien encore du commandant ViganBraquet (4), parti avec la majorité de ses cadres dans la Résistance.
Jusqu’en novembre 1942, l’Armée d’armistice a pu entretenir auprès des cadres alpins, regroupés pour l’essentiel au sein de la 14° DM (5), l’illusion d ’une force de souveraineté dont la vocation était de préparer la reprise des combats. Beaucoup oeuvraient en ce sens.
(1) 27° BCA Annecy -
Après l’invasion de la zone libre et la dissolution de cette armée, les cadres sont démobilisés. Pour nombre d’entre eux, il n’est pas question de baisser les bras, bien que rien, ni dans leur formation, ni dans leur culture, ne les prédispose au combat clandestin.
Confrontés à des choix difficiles, certains choisissent de rejoindre les Forces françaises libres, comme le colonel Noiret (6) ou le colonel Duval (3). D’autres optent pour les réseaux FFC (renseignement et action) à l’image des commandants Pourchier ou Fourcaud (réseau Alliance).
D’autres, enfin, apportent leur contribution à la résistance intérieure au sein des trois grands mouvements armés, l’Armée secrète (AS), l’Organisation de résistance de l’armée (ORA), et les Francs-
(4) 20° BCA Digne -
Jean-
A l’entrée en guerre, le lieutenant Jean-
L'organisation militaire
Le théâtre d’opération alpin est découpé en deux régions :
— la Région 1, dont la capitale est Lyon qui s’étend jusqu’aux Hautes-
— la Région 2, qui couvre les départements méridionaux où la présence ennemie, dans l’attente d’un débarquement, est particulièrement lourde.
Le colonel Descour dit Bayard est chef d’état-
Chaque département est soumis à l’autorité d’une instance collégiale, le Comité départemental de libération nationale (CDLN), et se trouve divisé en un certain nombre de “secteurs”
A partir de la création, au début de l’année 1944, des commandements départementaux des Forces françaises de l’intérieur (FFI), les divergences de conception entre l’Armée secrète, l’ORA et les FTP finissent par s’estomper, au profit de l’oeuvre commune de libération nationale.
Les grands maquis alpins
“Dans les Alpes... se trouvent de grands ensembles qui couvrent plusieurs départements le maquis assurément n’y occupe pas la totalité du terrain mais,
organisé en de véritables forteresses, il peut foncer sur les troupes d’occupation, les maintenir dans un état permanent d’insécurité, les harceler, les retenir, les décimer” (Robert Aron, Histoire de la libération de la France).
Le maquis est le lieu de rencontre de différents refus : refus des exactions de l’occupant, refus du régime de collaboration, refus du Service du travail obligatoire (STO). A ces refus pourvoyeurs de troupes s’ajoute celui des cadres militaires qui rejettent la défaite et l’abaissement de la France, assurant l’encadrement et l’instruction des volontaires venus de tous les horizons. L’action des maquis est tributaire de deux conditions qui seront l’obsession des responsables l’armement, qui ne peut être livré que par les parachutages alliés, et le ravitaillement des combattants.
Le relief, les difficultés de communication, le patriotisme des populations montagnardes, mais aussi l’encadrement militaire, assurent aux maquis alpins une efficacité et une notoriété qui les mettent au premier plan de la résistance intérieure.
A côté du Vercors ou des Glières, les maquis de l’Oisans, du Beaufortain, du Briançonnais, de l’Ubaye ou du haut pays niçois paralysent l’action de l’occupant et le contraignent à une retraite précipitée et sans gloire au moment du débarquement de Provence.
Les Glières,
“Héros des Glières, quelle est votre plus belle victoire ?... Pour tout dire, d’avoir déjà ramené Bir-
Le 24 mars 1944, sept mille soldats de la Wehrmacht, soutenus par mille deux cents miliciens et GMR, montent à l’assaut du plateau des Glières, dans le massif des Bornes, ou se sont retranchés quatre cent soixante-
La division alpine et la Libération
“L'armée forgée par nous et celle levée spontanément n‘en forment qu’une, la grande, la puissante armée française” (général de Gaulle, Annecy, 4 novembre 1944).
En août 1944, une semaine après le débarquement de Provence, les Allemands sont pratiquement chassés des Alpes. Mais ils tiennent encore solidement la crête frontière, pour couvrir leur dispositif en Italie du Nord.
Le 5 septembre, dans Lyon libérée, le général de Lattre de Tassigny prend conscience de la valeur militaire et de l’enthousiasme des maquis alpins. Il décide alors de confier au Colonel Vallette d’Osia la reconstitution d’une division alpine, la 1° DAFFI, première grande unité issue des FFI à rejoindre la 1° Armée française. Quant au Groupement alpin Sud du commandant Lécuyer, fort de sept bataillons, il va donner naissance aux 3° et 141° RIA. La 1° DAFFI qui compte vingt mille hommes, devient le 1 7 novembre la 27° Division alpine, et se trouve engagée dans les Alpes du Nord pour livrer les ultimes combats de la Libération.
Dans le massif du Mont-
Au col de Larche, les 22 et 23 avril, un groupement alpin déloge l’adversaire au terme d’un épique débordement par les crêtes sud. Enfin, les durs combats de l’Authion, où le 3° RIA est engagé au côté de la 1° DFL, complètent la libération des Alpes-